La vie devient tellement compliquée pour les enfants d’aujourd’hui; ils sont obligés de devenir des adultes avant leur temps. Dans ma famille, je ne regardais que les émissions pour enfants et je ne connaissais pas les nouvelles régionales et mondiales, car les adultes considéraient que je n’en avais pas besoin, vu que j’étais une enfant. Je n’étais pas moins intelligente et savante pour autant, je vivais ma joie d’enfant.
La divulgation des informations aux enfants
Pour ma part le chaos actuel dû au Coronavirus me parle beaucoup de frontières. Ces dernières années la mondialisation a fait exploser toutes formes de barrière. Grâce à internet et aux réseaux sociaux, nous sommes en connexion avec des amis et de la famille de partout et c’est vraiment bien. On constate aussi que nous avons accès de plus en plus jeunes à beaucoup d’informations et de connaissances.
Devons-nous tout divulguer à nos enfants? Dans le but de répondre à cette question, voici les éléments de ma réflexion. Lorsque j’étais plus jeune, il est vrai que beaucoup de personnes dans l’endroit où ma famille habitait souffraient par ignorance et un manque de connaissances.
Nous sommes passés d’un temps où l’ ignorance régnait et se justifiait en invoquant la tranquillité d’esprit et le bien-être général des personnes. Ce même prétexte de protection s’appliquait aussi aux adultes; et finalement, n’était-ce pas une des façons de contrôler le peuple? Par contraste, maintenant ne serions-nous pas en train de basculer vers l’opposé, vers trop d’informations et trop rapidement? C’est une question que je pose, car je suis interpellée par l’anxiété que j’observe chez des enfants de plus en plus jeunes.
Même des adultes ont de la difficulté à gérer cette situation
Au moment du repas, mes parents nous racontaient des histoires. Mon père nous faisait croire que ses ancêtres étaient des Amérindiens et il nous racontait des légendes. Lorsque nous étions un peu plus vieux, l’assemblée familiale était comme un conseil d’administration et nous avions chacun un rôle à jouer. Pour expliquer l’arrivée d’un bébé, nos parents ne nous ont pas raconté des histoires au sujet des cigognes et des choux; au contraire ils ont toujours répondu honnêtement à nos questions.
Oui le monde a subi beaucoup de changements rapides et soudainement les écoles sont fermées à cause d’une pandémie causée par un virus. Est-ce que les parents sont obligés de tout expliquer? Car, moi-même qui suis une adulte pleine de ressources, j’ai de la difficulté à composer avec la réalité de ce qui se passe.
J’ai cessé de regarder la télévision, car certaines images me sont trop difficiles, comme celles de corps empilés dans des camions réfrigérés à New York. Est-ce ce monde auquel nous désirons exposer nos enfants? Est-ce que nous voulons autant de mondialisation et dans tous les domaines ou est-ce que nous voulons moins de dommages écologiques et plus de lieux paisibles où il fait bon vivre?
Lorsqu’il y a eu le 11 septembre 2001, mes enfants avaient 2 et 6 ans et nous n’allumions pas la télévision durant la journée pour ne pas les mettre devant des images affreuses comme celles des gens qui se jetaient du haut des tours. Mon opinion : protégeons nos enfants. Les enfants n’ont pas nécessairement besoin de tout savoir. Je vous donne une marche à suivre plus bas.
Une once de prévention vaut une livre de médicaments
Benjamin Franklin
Les enfants jouaient jusqu’à l’âge de 14 ans
À l’âge de cinq ans, nous étions encore dans un monde imaginaire à construire des univers féériques et fantastiques. Nous pouvions croire au merveilleux comme le père Noël. Il me semble que nous les dépossédons trop jeunes de leur enfance, de leur insouciance, de leur pureté. Un enfant c’est fait pour créer des histoires fantastiques et pas pour s’inquiéter si son grand-papa aura accès à un respirateur s’il attrape le coronavirus.
Il n’y a pas si longtemps les garçons de 12 et 14 ans jouaient encore au logo et les filles à la poupée. Maintenant ils veulent plaire au sexe opposé, avoir des vêtements sexy et se font des pages Facebook en cachette. Ils stressent beaucoup et se demandent comment ils vont faire pour composer avec toutes les pressions qu’ils ressentent. Conséquence: il y a de plus en plus de suicides chez les jeunes.
Il est très important de comprendre qu’un enfant joue pour grandir, pour comprendre le monde qui l’entoure, pour le décrypter. Quand l’enfant joue, il se construit et se structure mentalement, intellectuellement, psychiquement, émotionnellement. J’évoque le jeu comme un axe de santé de l’enfant. Jouer est vital afin qu’il se nourrisse de connaissances qui émergent de ses expériences.
Sophie Marinopoulos
Notre cerveau veut nous protéger
Comme nous le savons, la fonction principale du cerveau est de nous garder en vie et l’amène à détecter le danger afin de nous mobiliser pour nous en protéger.
La COVID-19 représente pour notre cerveau une véritable menace et bon nombre d’entre nous sommes quotidiennement aux prises avec des symptômes d’anxiété, d’angoisse, voire de panique.
Face à une menace réelle ou imaginaire, pour laquelle le cerveau ne fait aucune distinction, 3 types de réactions viscérales se mettent en place :
- l’attaque ;
- la fuite ;
- le gel.
Plus nous sommes stressés et plus notre corps se met à sécréter les hormones d’adrénaline et de cortisol pour insuffler l’énergie nécessaire pour se préparer à l’attaque ou la fuite. C’est automatique, c’est hors de notre contrôle, c’est un réflexe.
Et la manifestation de nos réactions peut varier. Certains enfants et adultes vont devenir très agités, ils transforment cette énergie en actions, lesquelles ne sont pas nécessairement réfléchies, bien au contraire.
À l’inverse, d’autres vont devenir inactifs, même léthargiques avec un sentiment de grande impuissance. Certains enfants vont s’accrocher aux parents, chercher sans cesse à se blottir contre eux.
LES SOLUTIONS
- Avant quoi que ce soit prendre du temps pour soi, le temps de se calmer en tant que parent. Si nous sommes anxieux nous-mêmes, car, sans le vouloir, malheureusement nous transmettons notre anxiété. J’ai plusieurs articles de mon blogue : La cohérence interne et l’arrimage au coeur, Pour être plus heureux en famille un exercice de pleine conscience Plus je veux cesser de crier et plus je crie, comment faire autrement, Comment baisser ma réactivité, La méditation du sourire , 7 étapes pour se clamer rapidement et vous pouvez regarder cette vidéo Changer ses habitudes émotionnelles.
- Trouver la façon qui nous convient pour mieux gérer notre stress et se rappeler que cela inclut une bonne hydratation, une alimentation saine, même si nos goûts aimeraient privilégier le gras et le sucré.
- Faire des plats réconfortants, sans gras et sucre ou en faible quantité, est un atout.
- Se coucher tôt et diminuer l’éclairage en début de soirée pour avoir un sommeil réparateur.
- Pratiquer une activité physique qui vous convient: marche plus rapide, course à pied, yoga, étirements, etc. Allons-y selon notre forme et notre condition physique, bien évidemment, et en prenant soin d’écouter les limites de notre corps, cela va sans dire.
En cette période, certains boivent plus d’alcool, d’autres fument plus, d’autres mangent davantage ou se tournent vers la médication. C’est une manière de tenter d’atténuer le stress et l’anxiété, mais malheureusement elle ne fonctionnera pas à long terme. Si vous désirez en savoir davantage sur comment apprécier vos émotions c’est ici.
- Ensuite, lorsque nous gérons mieux notre stress, nous nous occupons du stress de nos enfants et vérifier les connaissances de nos enfants sur le sujet. Au lieu de nous transformer en détectives, ce qui peut faire peur à certains enfants, une écoute empathique est préférable. Certains enfants communiquent facilement et d’autres sont moins bavards. Il suffit de vérifier s’ils ont des questionnements ou des fausses croyances sur le sujet. Il est ultra-important de valider leurs émotions et l’intensité de celles-ci. Ni minimiser et ni dramatiser. Être simplement un « miroir », ce qui veut dire. Validez l’émotion avec la même intensité et en utilisant à peu près les mêmes mots.
- Si les enfants ont des questions, essayons d’y répondre le plus honnêtement possible et toujours avec simplicité. Se restreindre à la question et ne pas donner des détails. S’ils ne sont pas curieux, c’est correct; sachons que c’est une façon de se protéger. Aussi, au lieu de parler de maladie, parler de santé. Exemple : le gouvernement a décidé de fermer les écoles pour nous garder tous en santé, les parents et les enfants. Au lieu de parler du virus, parler de notre système immunitaire qui envoie des cellules de protection pour fortifier et défendre notre corps contre des cellules étrangères, exactement comme des petits soldats protecteurs. Par exemple : nous allons faire ce qu’il faut pour avoir des petits soldats en santé qui vont nous protéger en tout temps. Pour avoir une armée forte à l’intérieur de nous, nous avons besoin de laver souvent nos mains et aussi, de bien manger et dormir.
- Oui les adolescents ont besoin d’en savoir beaucoup plus au sujet du Coronavirus pour qu’ils puissent mieux respecter les règles, mais pas les enfants.
- Éteindre la télévision et essayer d’avoir une vie normale, ce qui veut dire avoir une routine, s’habiller chaque jour et faire des activités. Profitez de ce temps qui nous est accordé pour planifier avec les enfants des projets à plus long terme.
- Établir un horaire des repas et des collations ainsi que pour les autres activités (heure de réveil, de coucher, le temps devant les écrans, le temps dehors, etc.). Cela procure, pour les petits et pour les grands, un sentiment de réconfort et de sécurité.
- Ne pas essayer de se transformer en enseignant et se mettre de la pression pour tout faire au pied de la lettre, tel que proposé par le Ministère de l’éducation. Faire des exercices chaque jour sans insister pour que notre enfant ne de retard. avoir comme objectif que notre enfant ne prenne pas de retard. De cette façon il continue à trouver du plaisir à poursuivre l’école à la maison Diversifier les stratégies d’apprentissage: demander à notre enfant de faire l’enseignant et si vous n’avez pas de tableau, installez une feuille de papier au mur en guise de tableau. Répéter les tables de multiplication en faisant de l’exercice ou en sautant à la corde ou en chantant. Soyons créatifs et ludique c’est possible.
- Faire participer les enfants dans le choix soit des activités, de l’horaire, des tâches, des règles. Privilégier la cocréation et la coresponsabilité selon les possibilités et les compétences de chacun.
- Selon moi, un enfant peut jouer dans sa cour et avec un parent, il peut ramasser les feuilles ou regarder les fleurs pousser. Le parent privilégie alors pour l’enfant une vie à peu près normale, durant une période anormale.
En résumé : les enfants n’ont jamais besoin de tout savoir. Il suffit de répondre à leurs questions. Aussi, vu que nos émotions se transmettent facilement à nos enfants, en tant que parents, priorisons prendre soin de nous d’abord, pour ensuite assurer une meilleure présence et écoute auprès de nos enfants. Cela influencera aussi l’atmosphère à la maison, autant pour les petits que pour les grands.
En espérant que ces informations vont vous aider, je suis là pour répondre à vos questions
Monique