Les deux loups: Une métaphore qui explique la réaction du stress et de l’agressivité

Cette histoire amérindienne d’un auteur inconnu

Voici une métaphore qui explique bien la réaction du stress et de l’agressivité dans notre corps.

Un homme âgé dit à son petit-fils, venu le voir très en colère contre un ami qui s’était montré injuste envers lui.

« Laisse-moi te raconter une histoire… Il m’arrive aussi, parfois, de ressentir de la haine contre ceux qui se conduisent mal et n’en éprouvent aucun regret. La haine t’épuise mais  ne blesse pas ton ennemi. C’est comme avaler du poison et désirer que ton ennemi en meure. J’ai souvent combattu ces sentiments »

Il continua : » C’est comme si j’avais deux loups à l’intérieur de moi; le premier est bon et ne me fait aucun tort. Il vit en harmonie avec tout ce qui l’entoure et ne s’offense pas lorsqu’il n’y a pas lieu de s’offenser. Il combat uniquement lorsque c’est juste de le faire, et il le fait de manière honnête. Mais l’autre loup, ahhhh…! Il est plein de colère. La plus petite chose le précipite dans des accès de rage.

Il se bat contre n’importe qui, tout le temps, sans raison. Il n’est pas capable de penser parce que sa colère et sa haine sont immenses. Il est désespérément en colère, et pourtant sa colère ne change rien. Il est parfois si difficile de vivre avec ces deux loups à l’intérieur de moi, parce que tous deux veulent dominer mon esprit. »

Le garçon regarda attentivement son grand-père dans les yeux et demanda :  » Lequel des deux loups l’emporte, grand-père ? »

Le grand-père sourit et répondit doucement : « Celui que je nourris. »

Cette histoire nous propose  que nous avons tous la possibilité de renforcer et de soutenir au quotidien des valeurs comme l’empathie, le respect et la bienveillance tout en contenant et  en diminuant la malveillance, le mépris, l’envie, l’égoïsme, la jalousie et l’agressivité ainsi que le rejet et cela autant dans la famille que dans notre environnement social et professionnel.[/text_output]

Nous avons le choix entre la bienveillance et l’agressivité

Les femmes  produisent davantage d’ocytocine que les hommes et son niveau est très élevé lorsqu’il y a grossesse et allaitement. C’est ce niveau d’ocytocine qui explique que les hommes et les femmes ne réagissent pas de la même façon au stress.

Bien que les journaux et la télévision  véhiculent la croyance que le loup malveillant est très présent partout sur la planète, il faut savoir que le loup de la bienveillance a été soigneusement nourri au cours de l’évolution. Il  grandit  de plus en plus depuis des siècles dans notre nature profonde. Plus les espèces primates sont sociables, plus leur cerveau est gros. Comme le cerveau humain grossit et est évolué et plus la durée de l’enfance s’est allongée ainsi que celle de sa gestation. Le corps de la  femme a dû s’y adapter. Les humains ont donc cherché à renforcer les liens entre les membres de la tribu afin de préserver les générations futures. Comme le déclare le proverbe africain, «il faut un village pour élever un enfant».

Pour y arriver il a fallu que le cerveau produise des substances neurochimiques et développe des circuits suffisamment puissants pour susciter et pour maintenir l’amour, l’attachement et la coopération dans les relations et les groupes. Bien que les endorphines et la vasopressine interviennent dans la neurochimie de l’attachement et de l’amour, l’élément le plus important est l’ocytocine. C’est ce neurotransmetteur (qui est aussi une hormone) qui crée des sentiments d’affection, de tendresse et qui est à la base de tous les gestes d’inclusion  dans nos sociétés. La confiance sociale augmente les perspectives de survie du groupe et par le fait même nous apporte du bien-être.

Les femmes en produisent davantage que les hommes et son niveau est très élevé lorsqu’il y a grossesse et allaitement. L‘ocytocine augmente aussi chez le nouveau-né et c’est ce qui le pousse à s’accrocher à sa mère. L’attachement à la mère constitue la base de construction des circuits d’ocytocine et, au fil du temps, cet attachement sera transféré aux autres membres de la famille.

L’ocytocine favorise les contacts visuels et  augmente la confiance. Elle atténue l’excitation de l’amygdale (centre dans le cerveau génératrice des peurs), favorise les rapprochements et entraîne les femmes vers un comportement « soin et alliance » lorsqu’elles sont stressées. Le sentiment d’appartenance au groupe est aussi dû à l’ocytocine. C’est ce qui explique que les hommes et les femmes ne réagissent pas de la même façon au stress.

Nous savons que nous sécrétons toujours plus d’ocytocine d’une génération à l’autre. Il semblerait que les hommes d’aujourd’hui qui s’occupent davantage de leurs enfants ont un taux d’ocytocine plus élevé et ont plus d’empathie envers les autres.

Maintenant avec la science de l’épigénétique nous savons que si nous augmentons et répétons un comportement bienveillant, tel que donner des soins à autrui, il est assuré que nous allons sécréter davantage d’ocytocine donc ces comportements prosociaux deviendront plus aisés à reproduire.  La production de nos hormones et de nos neurotransmetteurs sont le fondement biologique de nos expériences sentimentales, de notre affection profonde mais également des liens que nous entretenons avec notre famille et les autres. La sécrétion d’ocytocine est encouragée grâce aux neurones miroirs (ces neurones agissent lorsque l’action observée semble reflétée, comme dans un miroir) aux développements de notre insula (partie dans le cerveau qui perçoit l’état interne du corps, contribue à l’empathie) ainsi que notre cortex préfrontal (partie dans le cerveau qui fixe des objectifs, dirige l’action, guide et inhibe le cerveau des émotions). Ceux-ci  nous permettent de reconnaître nos émotions et celles des autres et aussi augmentent notre capacité de nous mettre à la place de l’autre. Vous savez que vous en avez beaucoup lorsque vous êtes incapable de réprimer un bâillement simultané en voyant ou en entendant un tel comportement chez une autre personne.

Au début d’une relation de couple, lors de la période romantique, ce sont les gratifications intenses du système neuronal de la dopamine, le centre des récompenses qui prend place puis viennent se développer des satisfactions moins fortes et plus stables lié à l’ocytocine. Il faut savoir que nous ne sommes aucunement impuissants face à notre biologie; il est possible de faire perdurer dans toutes les relations les effets coup de fouet, de profond plaisir et d’excitation du coup de foudre et ceci dans n’importe quelle relation amoureuse. Et il est aussi possible de développer un lien fort de grande confiance lié à l’ocytocine, ce que nous constatons dans la démarche du couple conscient (cliquer pour voir l’article).

Il s’agit d’être sensible aux changements de nos propres états émotionnels pour les ajuster en temps réel et prendre soin de soi et des relations avec ceux qui comptent pour nous.

Marc Pistorio

Qu’est ce qui peut nous rendre agressif?

Le loup malveillant surgit lorsque nous nous sentons menacés et cela pour toutes les sortes de menaces aussi bien physiques que psychologiques ou relationnelles. En effet, nous pouvons devenir agressifs si nous avons faim, soif ou par exemple lorsque quelqu’un nous blesse et que notre intégrité morale est mise en doute. L’agressivité est fréquemment due à un sentiment d’insécurité donc liée à une émotion de peur, une réaction de stress.

 

Il arrive aussi que si nous ne sommes pas attentifs à nos signaux internes de stress, de frustrations, d’impatience, d’exaspération, d’anxiété, ils s’accumuleront tout au long de la journée même s’ils sont subtils et nous finissons la journée avec une expression agressive de colère. Plus nous nous sentons menacés et plus nous devenons en état d’alerte au fil du temps, donc de plus en plus agressifs ou rancuniers.

C’est comme si nous perdions notre souplesse émotionnelle et que notre réactivité était toujours la même peu importe le contexte et les personnes. L’agressivité est un comportement qui peut nous servir pour nous défendre, lorsqu’il y a combat, pour établir nos limites mais une colère agressive n’a pas sa place dans un couple et peut avoir des conséquences négatives dans une relation. Ce ne sont pas des comportements qui vont nous aider dans nos relations avec nos proches. L’expression de la colère est directement reliée avec les styles d’attachement.

Une fois le système déclenché, nous sommes réactifs et habituellement nous allons vers la fuite plutôt que de nous battre mais peu importe la stratégie choisie, le sang afflue dans les muscles pour nous permettre de frapper, nos poils se dressent…..la testostérone embarque….et je passe le reste.

Plus nous avons de testostérone et plus nous avons de possibilité d’avoir des réactions agressives et cela autant chez la femme que chez l’homme.  Certaines personnes conditionnées pendant l’enfance peuvent geler sur place, mais habituellement le gèle est utilisé en dernier recours. Ensuite notre cerveau essaie de distinguer les amis des ennemis et les personnes des non personnes (les non personnes sont des personnes qui ne sont pas considérées dans notre hiérarchie sociale inconsciente). Tout cela se fait en quelques secondes.

L’agressivité « brûlante », ce que j’appelle les colères chaudes, pour ceux qui explosent, correspond à une grande activation du système nerveux sympathique  qui échappe souvent à la régulation préfrontale des émotions.

L’agressivité «froide» que je nomme la colère froide, pour ceux qui implosent. Elle implique peu d’activation du système nerveux         sympathique et active plutôt le lobe préfrontal.

            Pensez au proverbe « la vengeance est un plat qui se mange froid», c’est quelque chose que l’on rumine.

L’agressivité « brûlante », ce que j’appelle les colères chaudes, pour ceux qui explosent, correspond à une grande activation du système nerveux sympathique  qui échappe souvent à la régulation préfrontale des émotions.

L’agressivité «froide» que je nomme la colère froide, pour ceux qui implosent. Elle implique peu d’activation du système nerveux sympathique et active plutôt le lobe préfrontal. Pensez au proverbe « la vengeance est un plat qui se mange froid», c’est quelque chose que l’on rumine.

Le système nerveux autonome fait appel aux deux branches, le parasympathique qui est responsable du comportement de calme et d’approche, d’inclusion et du prendre soin: le « Nous » et la branche sympathique, qui est responsable des stratégies d’évitement, de crainte et de mépris.

Nos pensées deviennent agressives et nous voulons nous attaquer à « Eux ». Il faut savoir que lorsque nous sommes déclenché par la colère c’est la partie la plus primitive qui transforme le « Nous » en « tu », la personne est exclue. L’autre devient un ennemi, elle n’est plus incluse dans le « Nous ».Le cerveau se met à chercher toutes les informations  qui nous différencient les uns des autres, c’est un processus inconscient.

Nous avons besoin des deux

En même temps ici je simplifie au maximum, mais vous devez savoir que sans le système sympathique notre vie serait plutôt végétative. En effet, c’est grâce à ce système que nous pouvons nous lever le matin et nous mettre en action. Que nous pouvons influencer les autres et les regrouper. La majorité de nos comportements sont un joyeux mélange de ces deux branches.

Aussi il ne faut surtout pas se mettre à détester ce loup de la haine et vouloir le faire disparaître, ce qui aurait l’effet inverse car cela vous mettrait sous pression. Voyez-le comme un ami, c’est une partie de nous qui nous donne de la force lorsque nous décidons de nous affirmer même si c’est fait sans agressivité mais avec assertivité. C’est aussi cette partie qui est responsable de notre bravoure.

POUR CE FAIRE


En augmentant notre souplesse émotionnelle, notre tolérance à la frustration, en devenant plus zen, nous serons le premier à en bénéficier car notre santé sera meilleure et nos relations s’en porteront mieux.

En effet, nous savons maintenant qu’un caractère colérique, qu’une intolérance à la frustration chronique augmente les possibilités de problème cardiovasculaire. Le loup de la bienveillance est directement relié à notre enfance, si nous n’avons pas reçu suffisamment d’empathie ou encore si nous avons beaucoup de blocages émotionnels, c’est-à-dire des expériences qui ne sont pas intégrées, cela aura un impact sur nos capacités présentes.

Les relations que nous entretenions dans notre enfance avec les personnes les plus importantes de notre entourage, particulièrement nos figures d’attachement, ont en général une grande influence sur nos attentes, sur nos attitudes, sur nos émotions et sur nos actes à l’âge adulte.

Plusieurs chercheurs ont contribué à clarifier la neurobiologie de l’attachement. Les expériences répétées que vit un jeune enfant avec ses parents, elles-mêmes affectées par le tempérament de l’enfant, le conduisent à se lier à eux par un des 4 modes d’attachement. Pour simplifier je vous mentionne les plus fréquents: sécure, insécure-évitant, insécure-anxieux.  Le type d’attachement n’est pas forcément le même avec les 2 parents. Ces modes d’attachement tendent à persister à l’âge adulte et à devenir le modèle par défaut de toutes les interactions importantes.

Selon une étude américaine, pour une moitié de la population,  l’attachement serait insécure-évitant ou insécure-anxieux et pour l’autre moitié elle serait sécure. Ces modes d’attachement peuvent être modifiés à tout moment dans notre vie de manière à éprouver plus de sécurité dans nos relations et ainsi libérer plus de bien-être, plus d’ocytocine.

Voici quelques méthodes efficaces pour y parvenir :

  • Cherchez à comprendre comment votre éducation a affecté vos relations avec vos parents, en particulier dans votre petite enfance. Identifiez votre sorte d’attachement.
  • Gérez tout sentiment d’insécurité en faisant preuve de compassion envers vous-même, surtout lorsque vous êtes maltraité. Il faut cesser de vivre de la culpabilité, car cette émotion n’aide aucunement à être en paix avec soi. ( Voir la vidéo sur l’exercice d’autoempathie) . Si vous êtes parent, lisez ma chronique 12 façons de développer l’empathie chez les enfants et aussi la chronique qui différencie la famille sympathique de la famille empathique.
  • Pardonnez et suscitez en vous des émotions positives. (voir chronique sur le pardon)
  • Autant que possible créez des relations fiables où chacun nourrit et soutient l’autre, et imprégnez-vous de la sensation suscitée par la présence des êtres que vous aimez.
  • Faites également votre possible pour être bien traité dans vos relations existantes. Soyez un modèle d’empathie, de respect, de compréhension. L’empathie suscite l’empathie.
  • Ne vous laissez pas emporter par le flux mental des autres. Plus vous allez développer la puissance de votre coeur et moins vous serez influençable. (chronique sur les frontières interpersonnelles). Pratiquez la non rivalité tout en vous affirmant. Pour cela il faut respecter et considérer les opinions des autres lorsqu’elles sont différentes des nôtres. Tout ceci est un travail d’individualisation.
  • Pratiquez le dialogue intentionnel du cœur lors de vos communications. Suscitez l’inclusion et créez un sentiment de sécurité pour vous et les autres.
  • Pratiquez la pleine conscience de votre état intérieur par la cohérence cardiaque et la focalisation sur votre cage thoracique, votre respiration, vos sensations au niveau du plexus et de la région du coeur. (voir arrimage au cœur) , vous pouvez télécharger un MP4
  • Faites-vous du bien: il est important d’être attentif à notre alimentation et à notre sommeil et de nous donner ce dont nous avons besoin. Sur ma chaine Youtube, j’ai une série de vidéos intitulé Faire un petit pas vers le mieux-être. Cette série est faite pour vous aider à diminuer votre stress.

En effet c’est un moyen de vous accorder aujourd’hui l’attention et l’harmonie dont vous auriez dû bénéficier dans votre enfance. La pratique de la cohérence cardiaque active les régions de votre cerveau et favorise la coordination avec le système limbique. Elle développe « la puissance du coeur ». Elle permet un attachement sécure, d’avoir de l’assurance, de se sentir en sécurité à chaque instant. Téléchargez l’audio pour faire selon ma technique.

Monique

One Comment on “Les deux loups: Une métaphore qui explique la réaction du stress et de l’agressivité”

  1. Sans faire recours à l évolution biologique du corps humain.pour être heureux , il ne faut pas croire qu il y a une guerre de loups , une bataille du bien et du mal .
    Il suffit de réaliser mentalement l unité qui nous unit , et l’ amour que nous devons à nous même et a l’ autre , tous ce qui vient de l’ autre est bon.
    Je vous aime.

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