Je fais ce que je fais parce que tu fais ce que tu fais toi aussi….

Chacun fait ce qu’il fait parce que l’autre fait ce qu’il fait lui aussi!!!

Avez-vous remarqué le nombre de fois où nous agissons en réaction à ce que l’autre a fait? Nous aimons nous dire que nous sommes indépendants, autonomes, maîtres de nous-mêmes et séparés de notre milieu, souverains à part entière, mais est-ce vraiment la réalité?

Ici, je vous invite à aller plus loin dans votre réflexion et à revoir les situations que vous vivez plutôt sous l’angle des relations. Car le fait de nier l’invisibilité ou la non-compréhension n’est pas porteur d’évolution. Cette conception systémique de la vie relationnelle nous sort de notre impuissance et nous responsabilise par rapport aux réponses que l’on suscite chez les autres.

Aussi, elle met en lumière notre pouvoir créateur par rapport à notre environnement. Si vous regardez mes vidéos (vidéo spécifique pour cet article) à ce sujet, je parle de jardin relationnel, ce lieu commun où nous coexistons, ce lieu de cocréation. Invisible peut-être, mais très tangible et concret.

Nous sommes en réactivité

Nous sommes sur le pilote automatique la plupart du temps, et nos relations souffrent de nos automatismes relationnels, de nos programmations, de nos parties blessées. Nos échanges relationnels sont fréquemment réactifs et conditionnés par des programmes inconscients. Lorsque je parle de pilote automatique, je veux dire que nous avons très peu conscience du moment présent, nous sommes par le fait même les otages de nos ancrages émotionnels.

Même lorsque nous sommes seuls, nous ne sommes pas plus nous-mêmes, car très souvent, nous sommes encore en réaction à ce que l’autre nous a fait vivre par le passé ou encore nous anticipons une rencontre, un évènement, une célébration, car il y aura ce quelqu’un qui nous met dans tous nos états. Nous anticipons ce que nous croyons que l’autre va nous faire.

Nous nous inquiétons d’une situation à venir ou que nous présumons à venir, ou nous sommes dans un état émotionnel quelconque, ici dans le présent, mais cette émotion est présente parce qu’il y a eu cet évènement qui s’est déroulé il y a quelques jours. Cet évènement s’est déroulé il y a de cela un moment, mais nous sommes encore collés émotionnellement à celui-ci jusqu’à ce que nous y échappions superficiellement en regardant notre Facebook ou en fuyant d’une autre façon.

Soit, nous sommes poussés ou tirés, soit nous poussons ou tirons. Et pendant tout ce temps, nous ne sommes pas nous-mêmes. Nous ne sommes que RÉACTION. Nous ne sommes pas ce que nous aimerions être : calmes, bienveillants, sans jugements, aimants, chaleureux, accueillants, ouverts, inspirés et inspirants, créatifs et rayonnant comme un soleil ardent. Nous voulons la paix, car nous nous disons qu’enfin, nous pourrions être ainsi, être nous-mêmes, à notre meilleur.

On s’enfonce dans le problème

Cela me fait penser aux parents avec leur adolescent qui ne veut rien faire. Comme c’est pénible et angoissant pour le parent! Il souhaiterait bien voir son adolescent commencer à se réaliser, à prendre son envol, mais non, il reste là, complètement inerte dans le nid familial.

Comme la pression monte à l’intérieur de nous en tant que parent, il faut bien la déverser quelque part, alors on la déverse dans le système familial, mais surtout, dans le jardin relationnel de l’adolescent. Si nous sommes dans la lutte de pouvoir, nous utilisons tout notre attirail de pression, nous commençons tranquillement en lui commandant d’aller chercher du travail, il ne bouge pas. Alors, nous y allons avec quelque chose de plus convaincant, nous lui retirons son argent de poche ou son téléphone cellulaire. Déception, rien n’y fait, mais en plus, il a commencé à faire la moue de plus en plus souvent. Il se laisse traîner encore davantage, il ne ferme plus les portes d’armoire, c’est l’enfer. Alors, la pression monte davantage dans le système, mais personne ne la nomme. Pourtant, on sent bien l’atmosphère à couteaux tirés. Tout le monde s’affaire pour oublier et fuir cette  tension.

Plus nous nous obstinons dans ce jeu, et moins il bouge, et plus la famille tout entière souffre de ce malaise. Même sa petite sœur commence à vivre de l’inquiétude, elle se plaint de ne plus vouloir aller à l’école ou encore, elle commence une grosse gastro. Et comme tout le monde est stressé dans la famille, le système immunitaire est à plat, et tout le monde attrape ce virus. Tout le monde se fait brasser par la gastro pendant quelques jours, nous relâchons un peu la pression sur l’adolescent, car l’énergie nous manque pour continuer la guerre. Nous sommes au combat contre la gastro, mais ce n’est que partie remise pour l’adolescent.

On se blesse de plus en plus

On peut se poser la question  « Qui dresse qui? »

Dans son labyrinthe, un rat de laboratoire dit un jour à un de ses congénères nouveau venu:  « Regarde, j’ai dressé le type en blouse blanche que tu vois là-bas, je l’ai dressé à nous apporter à manger. Tu prends la première à droite, la deuxième à gauche puis tout droit, tu appuies sur le bouton, et il te donnera à manger. »

François Balta

En effet, dans une boucle relationnelle, si quelqu’un cesse de faire ce qu’il fait ou encore fait autre chose, l’autre bougera aussi. Voici de quelle façon se crée un système relationnel et aussi une programmation sur le plan des croyances, car plus nous croyons que notre garçon est un paresseux, plus il nous le démontre, plus il le devient, moins il s’active, plus il est indifférent à tout ce que nous lui disons. Et malheureusement, plus il croit qu’il l’est, plus il va douter de lui, il peut même aller jusqu’à se définir ainsi envers ses pairs, car il manque sérieusement d’énergie. Mais qui en aurait à se faire matraquer ainsi? Plus nous sommes coercitifs, plus il se sent incompris et méprisé, il devient donc encore moins motivé, moins énergique et plus dépressif. Et nous qui souhaitons qu’il ait du peps et qu’il morde dans la vie à pleines dents!!! Nous suscitons chez lui tout l’inverse de ce que nous voulons.

Pendant que nous faisons cela, nous le déconcentrons de lui-même et de sa vie. Il devient activé par nous, par ce que nous disons, ce que nous pensons. Il est de plus en plus stressé, de plus en plus dans la lune et de plus, il est sur la défensive. Il est vrai que tout parent souhaite influencer son enfant et que nous sommes tous activés par des systèmes relationnels conscients ou inconscients. Nous sommes influencés et nous influençons. Mais regardons la situation pour sortir de toutes ces programmations inconscientes qui nous polluent la vie.

Si nous revenons à notre adolescent, notre objectif est de le faire bouger, qu’il puisse s’activer pour se réaliser plutôt que d’être en réaction contre nous. Nous voulons qu’il puisse manifester de belles qualités comme la persévérance, la détermination, l’effort même par moment, quand il y a un passage obligé. Mais tout cela, nous pouvons le lui faire intégrer surtout en restant à son écoute et sans le dénigrer. Qui souhaite rester à l’écoute de quelqu’un qui est en train de nous dire que nous sommes paresseux?

Nous pouvons plutôt lui dire : « Je vois que tu passes beaucoup de temps à la maison, que se passe-t-il pour toi en ce moment? Veux-tu m’en parler? Je souhaiterais te comprendre davantage. »

Malheureusement, il est peu fréquent que l’adolescent se réveille le matin en ayant eu une illumination durant la nuit et change de lui-même le système relationnel. Tout changement doit être entamé par le parent pour sortir de la spirale négative et pour refaire le lien de confiance.

Si par contre vous faites ce que vous faites non pas à cause de votre adolescent, mais plutôt à cause d’une autre personne ou encore d’un évènement quelconque et que vous avez un blocage en ce sens, que vous répétez constamment le même comportement improductif, c’est que vous êtes devenu l’esclave d’une programmation interne, d’un conditionnement. Vous êtes dans le mode RÉACTIF. Vous êtes dans la partie basse de votre cerveau en train de répéter le même automatisme de pensée, d’émotion et de comportement. Votre système nerveux se réactive avec la peur ou la culpabilité ou autre émotion qui vous enlève votre énergie, ce qui vous empêche par le fait même d’être créatif et de sortir de la spirale descendante, de ce blocage.

Sortir de la spirale descendante

STOP, sortez du mode cause à effet et entrez dans le mode créateur d’effet.

  • Vous devez d’abord faire un choix conscient.
  • Vous devez vouloir créer autre chose, visualisez ce que vous souhaitez.
  • Acceptez la situation présente, et si vous n’êtes pas capable d’aimer ce qui se passe, vous devez du moins être au neutre émotionnellement par rapport à la situation. Pour sortir de l’impulsivité et avoir accès à votre libre arbitre, il faut utiliser une autre partie de votre cerveau, celle de la raison, de la créativité, la partie de l’observateur, le lobe frontal. Pour ma part, c’est avec la pratique de la cohérence cardiaque que j’ai commencé à être moins réactive et à avoir accès à mon libre arbitre, à mon lobe frontal au moment les plus opportuns, c’est-à-dire lors de grandes difficultés. C’est une question de cheminement. Être moins réactif, ce n’est pas nier ou refouler les émotions que nous avons. Cesser d’être RÉACTIF, c’est s’individualiser par rapport à l’autre, être conscient des émotions qui sont suscitées en nous par l’autre (voir article sur la maturité émotionnelle). C’est être séparé de lui, c’est-à-dire que chacun de nous a le droit à ses émotions et à demeurer connecté émotionnellement à l’autre donc empathique à ce que l’autre vit sans que cela ne vienne nous perturber à outrance. Avec mon programme de formation de reprogrammation, certains arrivent à le faire du jour au lendemain. C’est une question de faire équipe avec son inconscient et son cerveau émotionnel.
  • Ce qui veut dire, si je reprends l’exemple avec cet adolescent, que nous pouvons nous réconforter et nous dire que cette situation n’est que passagère. Ne pas identifier notre adolescent à ce comportement spécifique et le voir déjà en train de réaliser ses rêves, d’être dans l’action.
  • Avoir confiance que tout va aller pour le mieux. Baser nos échanges sur nos forces et croire en nos rêves. Dès ce moment, nous allons commencer à voir qu’il y a d’autres possibilités. Nous allons amorcer une nouvelle façon de lui parler. La pression va tomber, tout le monde va se remettre à respirer normalement. Il est important de développer la pleine conscience de nos pensées et de nos émotions.
  • Ainsi, nous allons avoir des idées nouvelles par rapport à la situation. Et comme nous allons avoir des comportements différents, nous allons commencer à vivre des expériences nouvelles et ainsi de suite, nous serons dans la spirale ascendante. Nous créons des cercles vertueux, et la vie se manifeste différemment à travers nous et à travers lui et même à travers tous les membres de la famille.

Pour créer ces cercles vertueux, nous pouvons, par exemple, l’inviter à un spectacle de musique ou encore regarder un film inspirant avec lui. N’importe quelle stratégie bienveillante aura l’effet souhaité, ce qui est différent inspirera un autre résultat.

Il se peut que vous trouviez que cela n’a pas de sens. Que vous voyiez cela comme une récompense et que vous pensiez que vous n’avez pas à le récompenser pour son comportement inacceptable. Si vous avez ces pensées, il faut revenir à votre objectif : qu’est-ce que nous voulons induire dans le système? Est-ce que nous voulons avoir raison ou est-ce que nous souhaitons changer les choses et induire de nouvelles émotions qui vont modifier les attitudes et les comportements de chacun? Peut-être qu’avec notre nouvelle complicité, nous pouvons l’amener en balade et en profiter pour lui parler de ses rêves, du meilleur moment de la vie qu’est la jeunesse. Peut-être que nous pouvons commencer par lui parler des rêves que nous avons réalisés dans notre jeunesse. Devenir inspirant pour lui. Peut-être allons-nous susciter en lui de la curiosité, une réflexion, un intérêt quelconque à l’introspection et l’envie de bouger. Si vous rétablissez la communication et que votre message est clair et cohérent, il est évident que vous allez lui donner le coup de pouce dont il a besoin. Peut-être démarrer un projet quelconque avec lui.

Quel serait votre message?

« Je t’aime et je souhaite passer un bon moment avec toi. Je suis inquiet pour toi présentement, tu sembles avoir moins d’entrain. J’ai besoin d’en parler avec toi, quand serait-ce un bon moment pour toi? »

En même temps, il est bon de lui dire aussi : « J’ai confiance en toi et je sais que tu vas faire de grandes choses. » Martelez-lui fréquemment ce message, programmez son cerveau.

POUR CE FAIRE


Pour sortir d’une programmation ou d’un conditionnement :

  • Dites STOP, je ne suis plus une victime, un bourreau ou un sauveur, je bascule, j’embraye, je bifurque et je suis un créateur. Je crée une nouvelle réalité tout de suite! Je suis conscient de mes souvenirs associés à mes réactions automatiques.
  • J’accepte cet état, je sais qu’il est là pour me protéger. Je ne suis ni dans la lutte ni dans la fuite ou le gel, je suis dans l’acceptation de ce que je vis ici et maintenant.
  • Je fais le choix conscient de créer quelque chose de nouveau. Je suis conscient de ma programmation et je ne souhaite plus la reproduire. Je sais que mon corps est programmé chimiquement d’une certaine façon pour ce genre de situation.
  • Avant d’être sur le pilote automatique, je fais le choix conscient des pensées que je veux.
  • Je fais le choix conscient de créer quelque chose de nouveau.
  • Je relaxe et je respire profondément, je respire à travers mon cœur, je ressens de la gratitude pour ce que je souhaite comme si c’était déjà là. Je ressens un grand calme. Je sais que tout va être pour le mieux. Je respire à travers mon cœur et j’abandonne mon état d’esprit indésirable. Je suis dans la confiance.
  • Tout ce que je dois savoir à ce sujet va venir à moi sous diverses formes.
  • J’abandonne la peur, l’inquiétude et l’angoisse collée à mes vieux conditionnements et j’ai confiance dans mes ressources.
  • Je ressens de la joie et cette passion pour expérimenter une nouvelle situation. J’ai le goût de jouer et d’apprendre de nouvelles choses. Je suis curieux.
  • Je suis ouvert aux nouvelles expérimentations et je suis capable de dépister tout de suite lorsque mes anciens conditionnements refont surface et je dis STOP à nouveau.
  • Ma cohérence interne est de plus en plus présente à chaque instant.
  • J’ai toute la puissance en moi, et ma vie se renouvelle à chaque instant, tout est différent et pour le mieux, car je comprends tout ce que je dois comprendre en vivant de la joie.

Au plaisir de cocréer avec vous!

Monique