Extrait de l’émission 7 jours sur la planète du samedi 30 juin 2018 Le cerveau des enfants Invitée Dr Catherine Gueguen
Dans cette entrevue le Dr Gueguen pédiatre formée en communication non violente explique bien comment la bienveillance est primordiale pour le développement du cerveau des enfants et des adolescents.
Qu’est-ce que la bienveillance? Selon la définition du dictionnaire, la bienveillance est la disposition affective d’une volonté qui vise le bien et le bonheur de l’autre.
Pour moi, la bienveillance dans les relations interpersonnelles et en éducation, c’est tout ce qui fait du bien exactement comme l’indiquent les mots « care » en anglais ou « prendre soin », en français, ce qui veut dire offrir aux enfants et aux adolescents:
- un environnement de sécurité. La sécurité c’est leur éviter les stress physiques et psychologiques que leurs cerveaux ne sont pas prêts à intégrer, comme les bagarres, les querelles et l’agressivité. Un enfant présent lorsqu’il y a des disputes et des expressions de colère non canalisée et non constructive vit un stress.
Un enfant a besoin d’un éducateur suffisamment vigilant et attentionné à ses capacités pour lui éviter des accidents et des blessures autant physiques que psychologiques (violence et maltraitance). Ici je ne parle pas de surprotéger l’enfant, mais de sécuriser le lieu pour que l’enfant puisse bouge et explorer sans que ce ne soit dangereux pour lui.
Un enfant qui n’est pas stressé est centré et donc il peut relever des défis beaucoup plus grands qu’un enfant stressé. Nous le voyons très bien avec les enfants qui vont l’école dans la forêt, ils grimpent aux arbres, utilisent des couteaux pour diverses activités et cela très jeunes. La raison c’est qu’ils sont en cohérence émotionnelle et mentale, ce qui veut dire dans un état optimal pour s’adapter adéquatement à leur milieu, ils sont centrés, attentionnés et capables de concentration. Pour en savoir davantage sur cet état qui se nomme la facilitation corticale, voir ici: L’impact du stress sur l’apprentissage.
La sécurité c’est aussi d’offrir un lien de confiance, que l’enfant sache que nous serons là pour lui, peu importe ce qu’il fait et que l’amour et la sécurité sont là, peu importe les conflits entre nous. La perfection n’existe pas et elle n’est pas souhaitable.
- un environnement doux et chaleureux, des gestes tendres et chaleureux, une voix douce et chaleureuse. Une atmosphère où les rapports ne sont pas des rapports de force et des luttes de pouvoir, mais des rapports gagnant-gagnant. La douceur est une grande force, comme le dit si bien Lao Tseu » la douceur triomphe de la dureté ».
- du réconfort, de l’empathie ainsi qu’une écoute empathique. Plus l’enfant est jeune et plus il a besoin d’être réconforté rapidement c’est à dire pris dans nos bras. Laisser un bébé pleurer seul trop longtemps peut lui occasionner tellement de stress, qu’il peut par la suite cesser d’appeler à l’aide, car exprimer sa détresse ne sert à rien, sachant que personne ne viendra à son aide. Ce bébé devient de plus en plus apathique et déprimé, il vit du stress chronique.
Il vit un sentiment d’abandon répété, et il apprend à se calmer par lui-même, souvent d’épuisement et de découragement. Ces expériences auront un effet direct sur son besoin de sécurité interne qui ne sera pas comblé et sur son lien d’attachement qui sera rompu. Ce bébé deviendra un adulte incapable de vivre un lien de confiance dans ses relations amoureuses, un adulte insécure (désengagé ou fusionnel). Un enfant et même un adulte ont besoin de réconfort, de soutien par moment et d’une écoute empathique.
- du respect. Le respect, c’est ce qui permet à l’autre de se sentir important, valorisé, de se sentir humain. Le respect est une grande puissance émotionnelle, car il nous conduit vers la bienveillance.
- la bienveillance, c’est aussi la structure et la souplesse. La structure sécurise, car elle apporte de l’ordre et de la cohérence. Une routine de soin agréable permet à l’enfant de se situer et d’appréhender positivement les activités à venir. Aussi, des règles explicites pour mieux vivre ensemble sont nécessaires.Et la souplesse permet que le cadre soit malléable et non pas fixe et rigide. Un leadership positif et démocratique est préférable.
- et pour terminer, la bienveillance c’est aussi permettre à l’enfant de développer son individualité, c’est-à-dire lui permettre d’affirmer ses goûts, ses besoins, sa personne. Si je suis trop fusionnelle, je l’empêche de se développer en tant qu’individu. Je me sépare en tant qu’individu tout en restant connecté à lui. Je lui permets de s’individualiser, d’être un individu à part entière tout en lui étant empathique. Je permets à quiconque de ne pas avoir la même opinion que moi et je le respecte.
Il se peut que nous donnions des soins bienveillants à notre enfant et que malgré cela il démontre des signes de stress et d’insécurité. Peut-être que nous projetons notre propre sentiment d’insécurité sur lui (lien d’attachement insécure) ou encore nos tensions interne, notre stress. Si vous désirez en savoir davantage, inscrivez-vous à mon infolettre pour recevoir ma conférence à ce sujet.
J’ai ici un article sur l’impact du stress sur nos capacités d’apprentissage, vous allez comprendre qu’un cerveau cohérent est un cerveau optimisé, pour l’article c’est ici L’impact du stress sur l’apprentissage.
POUR CE FAIRE
Je vous met les liens qui vous serons utiles afin de voyager au travers du site et de ma chaine Youtube si vous désirez débuter une démarche de bienveillance avec vos enfants et votre famille, car la bienveillance c’est aussi pour les adultes.
- Ce vidéo explique le système familial globalement avec ses polarités
- Comment développer une identité positive chez mon enfant
- Faire la distinction entre une demande et une exigence
- Comment lâcher prise
- Dans cette chronique je parle des automatismes, regardez la vidéo
- Dans cette chronique, nous parlons des émotions et des schémas d’adaptation dû aux liens d’attachements.
- Ici nous parlons des frontières interpersonnelles
- Comment baisser sa réactivité
- Plus je veux cesser de crier et plus je crie
- L’effet Pygmalion, ce que nous projetons sur nos enfants
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- Les modes de communication et faire la différence entre une demande et une exigence
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- La bienveillance entre les enfants