Mettez fin à la querelle des légumes

Une approche consciente et bienveillante pour toute la famille

Ce que j’aime le plus de l’approche globale Parent Conscient et Bienveillant est qu’elle permet de transformer tout défi en objectif qui, divisé en étape dans l’escalier d’apprentissage, permet de créer un environnement soutenant pour permettre aux enfants d’acquérir jour après jour les apprentissages nécessaires afin d’assimiler les valeurs que nous chérissons. Peu importe que vos enfants arrivent avec un petit ou un gros problème, cette approche vous aidera à déterminer votre solution, celle qui vous convient.

Les principes de base peuvent paraître astreignants, mais plus on pratique, plus ce muscle se raffermit. Avec de l’entrainement, nos interactions enseignent les bonnes choses, elles sont de plus en plus teintées par nos valeurs, et il y a donc de moins en moins de problèmes à régler. Nous apprenons à développer de saines habitudes de vie et les enfants sont heureux car ils sont sécurisés et peuvent se réaliser.

La conscience c’est sortir de nos automatismes et de nos conditionnements

Les stratégies présentées demandent de la conscience de notre part pour ne pas répéter les automatismes appris dans notre enfance. Elles exigent un engagement de notre part, sans parler des nouvelles compétences que devront acquérir nos enfants. Cependant, les avantages sont tellement nombreux et les résultats tellement probants qu’il devient facile de faire les changements, c’est l’enthousiasme qui nous porte.

Les enfants qui apprennent à gérer leur propre comportement sur tous les plans bénéficient d’un net avantage pour composer avec le monde et toutes ses nouvelles tentations, que ce soit en ce qui concerne les jeux, l’alimentation, la consommation en général. En même temps il faut comprendre que si le cadre met l’enfant en échec c’est à nous de modifier son environnement. Par exemple si je sais que mon enfant mange des sucreries jusqu’à  se rendre malade lors des célébrations, c’est à moi de mettre le cadre s’il n’en est pas encore capable. En même temps si j’exclus complètement cet aliment de notre alimentation, je peux susciter l’augmentation du désir, l’inverse de ce que je souhaite.

En créant un contexte dans lequel vos enfants sentiront qu’ils ont du pouvoir et des connaissances et non un contexte où ils sont contrôlés et subissent des pressions, vous les préparez à une vie saine et heureuse. Ce qui a toujours été votre objectif.

Exprimer nos valeurs avec des règles spécifiques

Nous savons que les parents qui pratiquent le parentage qui ont de l’autorité sont plus susceptibles d’avoir des enfants qui mangent sainement. Jusqu’à maintenant, la plupart des chercheurs ont tenu pour acquis que cette relation existait parce que les parents qui ont de l’autorité (et non pas qu’ils sont autoritaire ou domine) sont plus enclins à fixer des limites relativement à la nourriture et à réagir avec chaleur et compassion aux désirs exprimés par leurs enfants à propos de la nourriture.

Une étude publiée dans la revue Pédiatrics indique que les enfants mangent mieux lorsque leurs parents améliorent leurs compétences parentales en général. Nous savons qu’enseigner aux parents à être attentifs aux besoins de leurs enfants et à y répondre, à fixer des limites, à imposer un cadre de vie et à encourager les comportements positifs est une stratégie qui rapporte à tous les niveaux, y compris dans l’alimentation et les comportements de saines habitudes de vie.

Chaque âge, chaque enfant, chaque instant apporte bien des possibilités d’explorer les resonances empathiques. 

Mila Kabat Zinn

Faire des changements simples

Si nous revenons aux principes nommés à la dernière chronique, je vais vous donner des exemples concrets d’interventions auprès de vos enfants.

Les trois notions que vous devez utiliser pour créer de bonnes habitudes alimentaires chez votre ou vos enfants sont :

  1. Les proportions : manger des aliments sains comme des fruits et des légumes en plus grande quantité que des aliments vides comme les hot-dogs et les gâteaux.
  2. La variété : manger des aliments différents chaque jour.
  3. La modération : manger uniquement lorsque nous avons faim et nous arrêter lorsque nous sommes rassasiés.

Comme je vous l’ai mentionné, vous devez faire le grand ménage afin de cesser les luttes de pouvoir au repas. Vous devez construire le cadre qui vous convient afin de ne plus avoir à mettre de la pression sur vos enfants. Vous devez avoir un filet de protection et y aller à petit pas, en ce sens que vous servez, entre autres, des aliments qui vous conviennent et d’autres que vous savez que votre enfant va manger et qui répondent au critère d’aliments de croissance (comme je l’avais fait avec les fruits, les crudités, le hoummos, les noix, le fromage et le pain de grains).

Le filet de protection peut aussi se retrouver dans l’assiette comme avec le riz qui accompagne le poisson et le brocoli. Mais il est évident que vous ne mettez pas un plat de rechange en même temps que le reste et que vous devez varier les aliments servis. Vous ne pouvez pas demander à un enfant qui a l’habitude de manger de la pizza tous les soirs ou des doigts de poulet de ne plus en manger du tout. La règle de la variété va vous aider à ce niveau.

  • Aliments de croissance : aliments frais et sains, comme les betteraves, les pommes, la volaille ou le poisson. Les légumes, les fruits, les légumineuses, les noix. Ce sont ces aliments que l’on mange le plus souvent.
  • Aliments amusants : aliments qui ne sont pas aussi sains comme les hamburgers, les bâtonnets de poisson, les yogourts sucrés. On en mange moins.
  • Aliments gâteries : la malbouffe et tout ce qui est sucrerie, comme les frites, les biscuits, les gâteaux. On en mange le moins souvent possible.
Facile à enseigner à nos enfants

POUR CE FAIRE


Ce qu’il faut savoir est qu’il est facile d’aller vers les préférences des enfants : goût très salé, gras ou très sucré et que ces habitudes les poussent à refuser les aliments frais qui ne comportent pas les mêmes éclats de saveurs. Il a été démontré que si vous servez une collation de légumes accompagnés d’eau, les enfants vont manger plus de légumes que si vous leur servez les légumes avec un jus sucré.

Les aliments comme les craquelins conduisent vers les croustilles, les barres à déjeuner entraînent vers les gâteaux, les jus vers les boissons gazeuses et les céréales sucrées vers les biscuits. C’est pour cela qu’il faut de la constance.

Vous devez servir davantage les aliments qui sont bons pour la croissance. C’est comme si nous glissions subtilement toujours un peu plus vers les extrêmes. Notre corps s’habitue et il veut toujours un peu plus de sucré, un peu plus de salé….

Ce système est tellement clair que vous pouvez facilement l’enseigner à vos enfants. Même s’ils sont trop jeunes pour faire des choix éclairés, vous devez leur indiquer l’objectif à atteindre et les motifs qui vous y poussent. Il faut les impliquer. Vous pouvez dire : « La plupart du temps, nous mangeons des aliments de croissance. C’est mieux pour notre corps et notre santé. Nous mangeons des aliments amusants moins souvent, et les aliments gâteries de temps en temps. » C’est une manière simple de leur faire comprendre les proportions.

De temps en temps, je peux me permettre un bon steak frites et les autres fois, je mange les pommes de terre sous une autre forme et je mange plus souvent du poisson ou encore du tofu ou des légumineuses que du boeuf. Amusez-vous avec vos enfants à déterminer ce qui va dans les diverses catégories : sains, assez sains, pas sain du tout.

Vos enfants ne mangent-ils pas assez d’aliments de croissance? Leur alimentation est-elle surtout composée d’aliments amusants ou pire, de gâteries?

Si vous avez fait le grand ménage, votre famille utilise déjà la règle de la rotation en variant les repas et les collations. Vos enfants sont maintenant habitués au cadre ferme et aux choix qu’ils peuvent faire à l’intérieur de ce cadre. Maintenant, tranquillement, ils vont s’habituer à différentes saveurs et textures, d’un repas à un autre, et d’une journée à l’autre.

Le principe d’un petit pas à la fois. Plus vous allez servir de fruits et de légumes, plus ils vont en manger. La fréquence est l’antidote aux disputes. Je nomme ce fait fréquemment, établissez des routines et moins vous y dérogerez, moins vous allez avoir de conflits. Les exceptions créent l’argumentation. Si votre enfant était habitué à ne manger que quelques aliments, soyez patient vous allez voir des changements de comportements et d’état d’esprit.

Si votre enfant n’aime pas la nouveauté et ne veut rien goûter, faites-lui vivre de nouvelles expériences qui n’ont rien à voir avec l’alimentation, emmenez-le dans des endroits qu’il ne connait pas, faites-lui porter de nouveaux vêtements. Sa capacité d’adaptation générale augmentera et aura une incidence sur son alimentation.

Aussi, changez votre objectif de manger par goûter ou sentir. Enseigner à vos enfants à être des dégustateurs avertis, cela veut dire apprenez-leur à être capables de parler de ce qu’ils pensent de chaque aliment présenté.

Sachez que les enfants n’ont pas encore développé ce que l’on appelle des préférences stables. Vous avez sûrement remarqué qu’ils peuvent vous dire qu’ils adorent les poires et que la semaine suivante, ce n’est pas le cas, qu’ils n’aiment pas cela. Ou encore ils peuvent s’exclamer  « je n’aime pas les ananas » lorsque vous en servez puis après y avoir goûté affirmer « j’adore les ananas, ils sont tellement sucrés ». Ils n’ont pas encore appris à s’exprimer avec relativité.

Posez des questions.

Au sujet du goût :

Cet aliment est-il salé, sucré, âcre ou épicé?

Est-ce acide comme un citron?

Est-ce que cela goûte comme un autre aliment que tu as déjà goûté?

Cet aliment a-t-il une saveur forte ou douce?

Au sujet de la texture :

Est-il croustillant?

Est-il difficile à mâcher?

Est-il lisse ou rude?

Est-il pétillant?

Au sujet de la température, au sujet de l’aspect, de son arôme, etc.

Apprenez à vos enfants à dire autre chose que : « Ouach, ce n’est pas bon! »

Il se peut que vous ayez de drôles de réponses comme « ça goûte la pomme pourrie ou encore le crapaud galeux », mais n’essayez pas de mettre fin à cette créativité. Au contraire, encouragez les fous rires. Très souvent, ils oublient alors qu’ils n’aiment pas cela, et l’assiette se vide comme par enchantement!

Surtout persévérez, continuez de présenter des aliments qui ont été rejetés plusieurs fois, ne fondez pas vos prédictions sur les comportements adultes, car vous allez vous tromper. Faites attention au prophéties autoréalisatrices , cliquez ici. J’ai deux chroniques sur le sujet voici l’autre cliquez ici

Lorsque nous lâchons prise émotionnellement, et que nous délaissons nos craintes, les enfants nous font de belles surprises. 

Bon appétit!

Monique

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