Profitez de l’été pour reprogrammer votre cerveau

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J’ai vu beaucoup d’enfants évoluer au cours de ma carrière dans le domaine de la petite enfance. J’ai commencé à côtoyer les familles en 1980 et depuis j’ai pu constater les changements.

  • changements au niveau des allergies; elles étaient pratiquement inexistantes. Dans ces années-là, les protocoles pour les épipens n’existaient pas.
  • changements au niveau du type d’activités offertes aux enfants. Les enfants des pouponnières ne peinturaient pas avec du « jello » (gélatine colorée) et il n’y avait pas de bal de graduation lorsque les enfants terminaient la garderie ou le CPE (Centre Petite Enfance).
  • changements au niveau du programme pédagogique. Il n’y avait pas vraiment de programme pédagogique, les garderies étaient régies par l’Office des services de garde à l’enfance :    les enfants jouaient et bricolaient sans objectifs précis, on commençait à apprendre la peinture avec de l’eau. Il y avait du chant,  de la danse, des activités de découverte, mais surtout des jeux à l’extérieur. Nous pouvions jouer à la cachette, au ballon; les enfants aimaient se balancer, jouer dans le sable et aller se baigner. À cette époque les garderies recevaient aussi les enfants de la maternelle, car ils fréquentaient l’école qu’une demi-journée.

Nous avions des carnets d’échanges avec les parents et observions le développement des enfants. Il y avait aussi des réunions fréquentes, les parents étaient impliqués. Il y avait des soirées thématiques quelques fois par année et des fêtes fréquentes que nous aimions beaucoup.

Ce n’est pas parce qu’il  n’y avait pas de programme pédagogique qu’il ne se passait rien. Ne croyez pas que nous n’étions pas à l’affût d’une problématique au niveau du développement des enfants. Au contraire, mais cela se passait autrement. Les enfants jouaient encore dehors, peu importe leur âge. Ils fréquentaient l’école de quartier et marchaient pour s’y rendre. Les enfants apprenaient par le jeu.

Ne croyez pas que je suis nostalgique et remplie d’amertume, ce n’est pas le cas. En même temps, j’aime particulièrement les enfants, tous les enfants de la planète et aussi leurs parents. J’adore les familles, cette structure si importante pour le développement des humains et j’adore l’humain. Pour moi la famille est importante et l’individu aussi et je souhaite  seulement que mon vécu, mes observations et mes compétences puissent aider les autres.

J’ai eu envie d’écrire ce texte lorsque j’ai vu passer sur le net des articles sur le congé scolaire des enfants et leurs activités pour l’été. Plus j’y pense et plus je réalise tous les changements qui se sont passés au niveau des conditions de vie des familles et de leurs vécus.

Les parents et les enfants d’aujourd’hui vivent plus de tension, ils ont la sensation d’avoir moins de temps, moins de ressources humaines et en même temps ils doivent gérer plus: plus de possibilités, plus d’activités, plus de jouets, plus d’écrans de toutes sortes et les divers objets sont multipliés. Il y a tant de choix,  de possibilités que nous pouvons attraper le tournis juste devant l’étalage des yogourts. Tout cela est bien bon pour l’économie mais est ce bon pour nous? Est ce bon pour nos enfants et pour la planète?


Les parents et les enfants d’aujourd’hui vivent plus de tension, ils ont la sensation d’avoir moins de temps, moins de ressources humaines et en même temps ils doivent gérer plus: plus de possibilités, plus d’activités, plus de jouets, plus d’écrans de toutes sortes et les divers objets sont multipliés. Il y a tant de choix,  de possibilités que nous pouvons attraper le tournis juste devant l’étalage des yogourts.
Monique Desjardins

Nous avons peut- être des questions à se poser?

Comme les grands-parents voyagent, il y a moins de personnes disponibles lorsque les enfants sont malades. Tout ce que j’écris, ce ne sont pas des critiques ou des jugements, ce sont des observations. Aussi, je crois que se demander si c’est bien ou mal ne sert pas vraiment; plutôt il est important de se demander « est-ce utile? ». On dit que la qualité de notre vie est directement proportionnelle à la qualité des questions que nous nous posons?

Est-ce utile de continuer dans cette voie ou est-ce que je peux faire autrement? Si je continue de faire ce que je fais où serais- je dans 6 mois, 1 an, 5 ans?  Quels sont mes choix et qu’est-ce qui motive mes décisions? Ou est-ce que je fais comme tout le monde sans me poser de questions? Continuez de lire vous allez peut-être être très surpris.

Tous ces changements ne se sont pas faits tout d’un coup, tous ces changements se sont fait subtilement, tranquillement, un petit par ici, un autre par là et finalement la société impose des façons de faire qui mettent les enfants sous grande tension et cela de plus en plus jeunes.

Les enfants dormaient l’après-midi lorsqu’ils revenaient de la maternelle, c’était pour cette raison qu’il y avait école seulement l’avant-midi et je peux vous assurer qu’ils dormaient aussi le soir à la maison. Maintenant les enfants de 4 ans ont de la difficulté à s’endormir le soir lorsqu’ils font une sieste à la garderie. Quelle en est la raison?  Tout cela est chose du passé et on ne se rend pas compte que les enfants ont toutes les raisons du monde pour être plus stressés.

Il  faut savoir prendre son temps, ralentir, suivre ses instincts et goûter la sensualité au quotidien.

C’est l’essence même de la vérité.

Calvin Klein

Si je continue à dire à mon enfant 3 à 4 fois par jour « vite, vite dépêche-toi » quelles seront les conséquences dans 1 an , 5 ans?

Les parents aujourd’hui ont plus de défis, plus de craintes, de tensions, de choses à penser, d’organisation, d’activités encadrées de toutes sortes, de planning, de liste à cocher. Pour ces raisons, ils sécrètent davantage de cortisol et ont moins d’occasions pour s’en libérer, donc ce cortisol s’accumule au cours des jours et c’est la même chose pour les enfants . Les enfants sont de plus en lus stressés.

Le cerveau se façonne selon les expériences qu’il vit. Un cerveau qui marche lentement dans la nature avec un être cher à regarder les fleurs et les papillons, qui s’arrête pour observer une chenille pendant 20 minutes ne sera pas le même que celui qui a vu 5 personnes différentes en quelques heures, qui est dans un groupe et doit s’affirmer pour réclamer sa place et a reçu plus d’une cinquantaine d’injonctions depuis le début de la journée. Le premier sécrètera les bonnes hormones, comme du DHEA, de la sérotonine et de l’ocytocine tandis que le deuxième risque d’être dans le cortisol. STOPPPP! Je ne veux pas que nous culpabilisions!!!!!

Non,  je ne veux pas que nous nous culpabilisions, au contraire, je souhaite que nous nous fassions du bien en ralentissant et en étant moins exigeants envers soi. Je peux comprendre par contre que le contenu de ces lignes puissent être anxiogènes.

Je sais que nous nous mettons déjà de la pression sur les activités que les enfants vont devoir faire durant l’été. Maintenant c’est comme si les standards étaient la rareté, plus c’est différent, plus c’est quelque chose de nouveau, du jamais vu et plus c’est « hot ». Pourquoi cela, c’est à cause de la sérotonine. Hé oui!

De plus beaucoup deviennent de plus en plus accros à l’adrénaline. Toute cette technologie et ces changements sont motivés par l’objectif de se simplifier la vie mais serions-nous en train de nous la compliquer?

C’est la faute de la sérotonine et de notre cerveau!

En comprenant le fonctionnement du cerveau, nous comprenons mieux la raison pour laquelle nous agissons comme nous le faisons. Il faut savoir que le cerveau humain adore avoir de l’attention de ses pairs et il est prêt à faire beaucoup pour cela. De plus la comparaison sociale est plus urgente pour notre cerveau limbique que la nourriture ou le sexe, car nous pouvons survivre à un jeûne ou la perte d’un être cher, mais nous craignions l’attaque par un individu plus fort. .

Il faut savoir qu’être spécial aux yeux des autres nous fait sécréter beaucoup de sérotonine, une des hormones du bonheur. Pour compliquer les choses, la sérotonine est métabolisée en quelques minutes, de sorte que notre cerveau cherche toujours des moyens d’en obtenir plus. Il essaie de stimuler notre sérotonine, parce que les neurones cherchent à se reconnecter. Mais notre cerveau s’habitue au respect et à la fierté que nous éprouvons déjà , et il cherche des moyens d’en obtenir plus. Nous voulons toujours plus de reconnaissance et plus d’importance, nous voulons monter dans la hiérarchie sociale inconsciente  de notre cerveau. Nous pouvons aussi utiliser la consommation comme stratégie pour paraître mieux aux yeux des autres.

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COMMENT FAIRE


Voilà la raison de mon texte. Ces habitudes de comparaison sociale, ce besoin d’attention, cette sensation d’urgence vont appauvrir notre vie et même nos vacances si nous nous laissons faire, et aussi notre vie.

Nous sommes tous dans le même bateau, essayant de gérer notre vie du mieux que nous le pouvons. Heureusement, nous pouvons renforcer notre pouvoir personnel (je ne parle pas de pouvoir sur l’autre , ici je parle de  pouvoir avec  et aussi de notre pouvoir de connection) et diminuer nos impulsions naturelles, pourvu que nous les connaissions. Voici comment procéder en trois étapes simples:

1.Accepter notre cerveau, car nous ne sommes pas que ça

  • j’aime bien dire « C’est la faute de mon cerveau! », car nous savons bien que nous sommes plus que cela. Une chance!
  • acceptons que nous sommes aussi des mammifères qui avons appris à vivre en groupes pour protéger leurs jeunes contre les prédateurs. La comparaison sociale fait partie de notre nature, l’échelle de la hiérarchie sociale est très active dans notre cerveau et cela même si ce processus est inconscient. L’accepter c’est commencer à faire différemment.

2. Reconnaître nos anciennes voies de cortisol

  • notre cerveau fait des comparaisons sociales en utilisant les voies du cortisol construites à partir de notre expérience personnelle unique. Nous, les humains, sommes nés avec des milliards de neurones, mais par manque de connaissance nous créons très peu de liens entre eux lorsque nous sommes devenus adultes. Notre cerveau se connecte en interagissant avec le monde.
  • chaque fois que nous étions blessés, ou que d’autres se sont blessés, des connexions se sont créés.
  • notre cerveau est conçu pour nous protéger des dangers et il en voit beaucoup. Même s’ils n’ont plus la même forme aujourd’hui, ils sont tout de même présents.
  • à notre époque, notre cerveau peut percevoir comme dangereux le gazon qui n’est pas coupé ou encore le repas qui n’est pas servi à la bonne heure considérant la pratique de soccer du plus jeune. Mais si nous ne sommes pas éveillés à ce fait nous risquons de voir tout ce qui cloche autour de nous et ne pas apprécier ce qui est présent et ce sur quoi on peut compter. Nous voyons davantage ce qui fait défaut dans notre vie.
  • grâce à notre cerveau comparatif nous voyons aussi combien l’herbe semble plus verte chez le voisin.

3. Concevoir et construire de nouvelles voies neuronales

  • l’électricité dans notre cerveau se déplace rapidement lorsque les routes sont larges et bien défrichées. Les anciennes voies pour éviter la douleur sont celles qui seront utilisées en priorité, à moins d’en construire des nouvelles.
  • il y a aussi celle du plaisir et aussi toutes celles qui ont été construites par la répétition, nos habitudes.
  • nous pouvons sortir des sentiers battus et faire autrement sans avoir peur de l’exclusion sociale, peur de nous faire mal, peur du jugement.
  • il faut faire faire un effort conscient pour développer des connexions de façons différentes. Lorsque nous nous retrouvons dans une position où notre cerveau analyse que nous sommes défavorisés ou encore inférieurs ou à la mauvaise place au lieu de plonger dans notre sentiment d’insatisfaction occasionné par la sécrétion de cortisol.
  • commençons par regarder toutes les ressources sur lesquelles on peut compter et tous les avantages de cette position. Ainsi nous allons faire sécréter de la sérotonine à notre cerveau et nous allons par le fait même développer de nouvelles routes.

4. Se construire une vie à son image selon des choix conscients

  • Il est possible de concevoir des nouveaux circuits neuronaux. Si nous désirons faire des choix qui nous conviennent davantage, nous pouvons bâtir à partir d’aujourd’hui notre indépendance de penser, notre libre arbitre en nous répétant «Nous  comblons notre  vie avec des valeurs qui nous importent et cela même si nous avons un grand besoin de nous comparer . Nous sommes capable de faire autrement. Et ainsi nous construisons une société de plus en plus égalitaire et équitable en cessant d’être en compétition avec quiconque. Nous souhaitons tous rayonner ce que nous sommes vraiment. Je rayonne selon mes valeurs. » La raison pour laquelle l’affirmation est au « Nous » au lieu du « Je » est pour diminuer les résistances de notre inconscient. Répétez cette pensée pendant 45 jours et ces neurones vont se connecter.
  • vos choix seront plus conscients, plus libres et plus représentatifs de vos valeurs. Votre confiance en vous va augmentera et vous serez plus satisfait de votre vie, peu importe la position sociale que vous avez. Ces positions changent constamment.
  • vous croyez que c’est impossible. Il est vrai qu’il n’est pas simple de modifier nos habitudes de penser, mais cela n’est pas impossible. C’est l’usage de la répétition qui va nous permettre de le faire. Ce qu’il faut savoir c’est qu’il est facile de reproduire ce que nous avons appris dans notre enfance, car nos influx nerveux étaient enrobés de myéline. Cette substance grasse qui recouvre les neurones, ce qui en fait des supraconducteurs d’électricité.
  • tout ce que nous reproduisons avec nos neurones myélinisées nous apporte un faux sentiment de sécurité. Nous nous sentons en sécurité, car nos actions sont faciles et automatisées, même si ces actions peuvent être finalement moins sécurisantes pour notre bien-être réel. Comme il se peut que vous ayez conservé une habitude de votre enfance qui aujourd’hui vous cause souci comme, par exemple celle de trop regarder la télévision. Lorsque vous pensez à éteindre la télévision, une émotion déplaisante surgit en vous et vous , alors vous dites « encore dix minutes et je ferme ». Peut-être que cette habitude vous fait procrastiner sur d’autres choses qui sont importantes pour vous. Vos projets n’avancent pas et cela vous enlève votre estime de vous-même et vous doutez de plus en plus de votre capacité à faire quelque chose que vous aimez vraiment. Vous devenez de plus en plus fatigué, c’est la spirale descendante.

Nous aimerions faire différemment, peut être revenir à un au rythme plus naturel ? Est-ce que ce serait trop difficile? Comment pourrions-nous faire? Est-ce qu’il y aurait des plaintes et des lamentations de la part de nos enfants?  Est-ce qu’il y aurait des malaises et des inconforts? Assurément au début, mais lorsque la nouvelle habitude serait prise, l’insatisfaction serait chose du passé.
Et si nous prenions le temps d’être ensemble, juste ça. Pas besoin de commencer à faire toutes sortes d’activités comme de cacher des jouets dans la glace (activité suggéré pour l’été) ou encore de faire des courses à obstacles. Je sais que ce sont des activités amusantes, effectivement, il est intéressant de créer toutes sortes d’activités ou de choses avec nos enfants. Mais qu’arriverait-il si nous ne faisions rien? Pas juste rien de spécial, mais rien du tout. Juste prendre le temps de se déposer et de e reconnecter à soi , son essence et flow de notre vie. Juste prendre le temps de s’imprégner de ce qui est bon juste là à portée de main, qui est tout prêt à être cueilli : des idées surprenantes, des apprentissages, des guérisons, de la clarté, des intuitions…..
Il est possible que cela pourrait être difficile au départ, même déstabilisant. Peut–être même qu’il serait difficile de voir les apports positifs d’une telle pratique au départ. Ne rien faire  suscitera de l’agitation, des émotions de toutes sortes, car nous risquons d’être obligés de nous désintoxiquer de ce besoin d’urgence. Mais raccrochons-nous à la pensée que ce sera salvateur pour tous, les enfants vont devenir plus autonomes, plus intuitifs et plus créatifs. Ils vont revenir à leurs propres natures,à leurs essences. Ils pourront reprendre contact avec eux-mêmes, et leur pouvoir personnel de cocréation tout comme nous. Aussi nous allons avoir le temps de nourrir nos relations, nous allons avoir le temps et la possibilité de nous donner des câlins pendant des moments plus longs. Sommes-nous en train de nous perdre? Nous avons la chance de prendre ce temps pour nous reconnecter avec nous- mêmes, la saisirons-nous?

Je vous souhaite un bon début de vacances
Monique

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One Comment on “Profitez de l’été pour reprogrammer votre cerveau”

  1. Je suis ému de voir combien il vous a été facile de mettre des mots sur la réelle souffrance de notre temps et d y véhiculer un message facile a comprendre pour résoudre le malaise de notre société

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