Qu’est-ce que le stress ?

Qu’est-ce que le stress ?

Le stress fait partie de la vie. C’est un processus de réponse qui s’engage dans tout l’organisme pour nous permettre de faire face aux dangers d’ordre physique, environnemental, scolaire, professionnel ou émotionnel. C’est comme un système d’alarme naturel qui met notre corps et notre esprit en état de vigilance et de protection (le corps se prépare au combat ou à la fuite). C’est un mécanisme d’adaptation aux évènements qui se déclenche lorsque nous nous sentons menacés lorsque notre environnement ne répond pas à notre monde de qualité.

C’est ce qui entraine une sécrétion des hormones du stress. En effet, nous pouvons considérer qu’un stresseur pour un individu est une situation qui déclenche une réaction physique. Il y a plusieurs sortes d’agents stressants, qui sont :

  • Physiques : par exemple, une blessure ou une température trop froide ou trop chaude, chute, virus, intoxication alimentaire, coup de froid, déshydratation.
  • Psychologiques : décès, perte, violence, problèmes de toutes sortes, critiques… elles peuvent être nombreuses.

Il y a des stress absolus, ce qui veut dire qu’ils sont interprétés comme un stress par quiconque, comme la vue d’un ours ou un tremblement de terre. Et il y a des stress relatifs, ce qui veut dire qu’ils dépendent de notre interprétation et de nos besoins au moment où la situation se produit. Par exemple : le retard d’une personne peut me stresser si je m’inquiète ou si je me frustre en me disant qu’elle n’a pas le droit de me faire cela (à l’inverse, je peux ne stresser aucunement parce que j’avais justement quelque chose à faire d’urgent; ce retard me permet donc de me rattraper).

Les stress absolus sont universels et objectifs, et toutes les personnes qui y sont confrontées vont réagir de la même façon. Tandis que les stress relatifs sont subjectifs et causent différentes réactions selon les personnes. Et le même individu peut avoir des interprétations différentes de la même situation selon son état intérieur.

Plus il y a de facteurs de stress ou aggravant le stress dans l’environnement immédiat de l’enfant ou de la personne et moins son besoin de sécurité sera comblé, plus il va sécréter du cortisol et moins il va sécréter de l’ocytocine, l’hormone de l’amour. Chaque enfant ou bébé est différent tout comme les adultes; au même bruit, un enfant peut se mettre à pleurer tandis que l’autre va ouvrir grand les yeux pour exprimer sa surprise sans pour autant avoir une réaction aussi intense que les pleurs. Chaque personne réagit différemment. Parfois rien ne parait de l’extérieur, mais il y a une suractivité intérieure.

Les connaissances actuelles sur le stress sont très largement nourries des travaux et des recherches du docteur Hans Selye. Il publia en 1956 le célèbre livre The Stress of Life. Pour Selye, le stress agit en trois phases, selon un modèle qu’il baptisa Syndrome général d’adaptation (General Adaptation Syndrom – GAS).

Les trois phases du GAS sont successivement :

  1. l’alarme
  2. la résistance
  3. la récupération

L’idée du concept de stress et du syndrome général d’adaptation (S.G.A.) m’est venue en 1925, alors que j’étudiais la médecine à l’Université de Prague. […] Je ne pouvais comprendre pourquoi, dès l’aube de l’histoire de la médecine, des médecins ont concentré tous leurs efforts sur la reconnaissance de maladies particulières et la découverte de remèdes spécifiques sans prêter aucune attention à quelque chose de beaucoup plus évident:  » le syndrome du simple fait d’être malade « . Je savais qu’un syndrome est  » un groupe de signes et de symptômes qui se présentent ensemble et caractérisent une maladie « . 

Hans Selye

Phase d’alarme

Alarme : respiration et pouls accélérés, bien sûr, il peut y avoir aussi transpiration abondante (paumes moites en particulier).

Chacun d’entre nous connaît bien les symptômes de cette première phase. Le responsable s’appelle l’hypothalamus, une glande de petite taille située à la base du cerveau. Là, se trouve le centre de contrôle d’un grand nombre de mécanismes inconscients et involontaires : température corporelle, rythme cardiaque, respiration, tension artérielle. L’hypothalamus est une sorte de chef d’orchestre chargé de préserver l’intégrité de l’organisme.

Lorsque vous percevez un facteur de stress, des impulsions nerveuses stimulent l’hypothalamus. Cette glande adresse à son tour des messages tant à l’hypophyse qu’aux glandes surrénales. Selye a montré que divers types de stress (exposition au froid, blessure) provoquaient chez les animaux une série de réponses stéréotypées : augmentation du volume des glandes surrénales, diminution du volume du foie et de la rate, perte de graisse, baisse de la température corporelle, apparition d’ulcères.

Ces manifestations sont dues à un afflux d’hormones dans le sang et dans les terminaisons nerveuses : adrénaline dans un premier temps, puis cortisol. Les effets de l’adrénaline sont les plus perceptibles : augmentation du rythme cardiaque, augmentation de la pression sanguine, ralentissement de la digestion (voilà pourquoi des douleurs gastriques peuvent apparaitre lorsque l’on tente de se nourrir en situation de stress), relaxation des muscles respiratoires (et bronchodilatation, ce qui explique l’emploi de dérivés dans le traitement de l’asthme), contraction du muscle radial de l’iris (d’où dilatation de la pupille et meilleure accommodation de la vision éloignée). Toutes ces manifestations sont bien caractéristiques d’un état d’alerte, au cours duquel les sens sont en éveil maximal et l’organisme prêt à l’action.

Phase de résistance et vigilance

La phase de résistance est censée permettre au corps de s’adapter à la situation à laquelle il vient d’être confronté. L’organisme agit comme si sa survie même était menacée. Cette phase se prolonge aussi longtemps qu’une action ou une réaction sont jugées nécessaires (une appréciation qui dépend largement de facteurs psychologiques).

Au cours de la phase 2, l’organisme dépense de l’énergie constamment. La sécrétion de corticotrophine (ACTH) par la glande pituitaire augmente, ce qui déclenche la sécrétion par les glandes surrénales de corticostéroïdes comme le cortisol. D’autres hormones, telles l’hormone de croissance (hGH) ou les hormones thyroïdiennes, voient aussi leur production s’élever.

Il s’ensuit une cascade de réactions physiologiques. Le système cardiovasculaire est sévèrement mis à contribution : la tension artérielle grimpe, le sang quitte les régions périphériques pour affluer vers les organes essentiels, cœur, poumons et foie (c’est la raison pour laquelle la peau devient pâle après un choc physique ou émotionnel). Le sang quitte aussi certaines régions du cerveau, ce qui affecte la capacité de jugement et de concentration. Le foie maintient un niveau élevé de sucre sanguin en pompant littéralement sur les protéines des tissus musculaires et osseux. La production d’hormones sexuelles comme la testostérone est réprimée (afin de ne pas « gaspiller » de précieuse énergie). Le système immunitaire est déprimé par la sécrétion de cortisol, ce qui rend l’organisme moins résistant aux infections.

La durée de la phase de résistance est variable selon les individus et dépend de l’ampleur du stresseur et des capacités d’adaptation de l’individu. Aussi, plus il y a de situations stressantes et plus la résistance s’effrite à long terme, moins l’individu est capable de s’adapter et est efficace.

stressL’entreprise est un lieu où les séjours en phase de résistance sont fréquents. L’ampleur des licenciements et la manière dont ils sont décidés ont donné au personnel l’impression d’être trahi, d’être incapable de prévoir quand et pourquoi une nouvelle « restructuration » aura lieu. D’un environnement sûr, on est passé à un environnement incertain, et le stress a augmenté. Résultat : des millions de travailleurs vivent en permanence en phase de résistance. L’organisation du travail, avec l’apparition des nouvelles technologies, diminue l’efficacité du travail, car on demande au travailleur de zapper en permanence entre la poursuite des objectifs à moyen et long terme et la réponse à l’urgence. Les gros consommateurs de café, de nicotine font appel à ces stimulants pour prolonger la phase de résistance bien après que leur organisme ait dit « assez ».

Diapositive9Phase de relâchement, récupération et épuisement

La phase 3 commence au moment où vous avez le sentiment que la situation stressante a disparu ou encore lorsque le stress est omniprésent depuis trop longtemps et que l’organisme n’a plus la capacité de s’adapter. Pendant cette étape, l’organisme s’épuise, et l’énergie est dépensée plus rapidement qu’elle n’est accumulée. C’est à ce moment-là que les effets du stress sont les plus visibles. Il y a perte des capacités et si, par contre, l’individu réussit à s’adapter, il peut récupérer l’énergie dépensée. Le corps saisit alors cette occasion pour se détendre et récupérer. Mais lorsque les énergies ne sont plus suffisantes pour résister au stresseur, les organes s’usent, et les maladies peuvent survenir.

Lorsque le corps récupère, les sécrétions hormonales diminuent, le sang reflue vers la périphérie, le système digestif et le cerveau. C’est typiquement le relâchement que l’on ressent après avoir fait l’amour, l’acte sexuel étant lui aussi stressant (tout comme l’exercice, c’est une activité qui fait sécréter beaucoup d’ocytocine, de sérotonine, d’endorphines). De longs séjours en phase 2 nécessitent de longues périodes de récupération.

POUR CE FAIRE


Dans la réalité, combien sommes-nous à respecter cette alternance ? Un adulte sur deux ne dort pas suffisamment. Ceux d’entre nous qui ont du mal à se relaxer après une expérience stressante, ceux qui font des séjours prolongés en phase de résistance ont recours à des drogues diverses : alcool, anxiolytiques, pour favoriser le passage à la phase de récupération. Car il semble qu’à long terme, la phase de fatigue-récupération est de moins en moins fréquente, et il y a plutôt une répétition des phases d’alarme et de résistance.

Ne pas savoir couper le « thermostat » du stress, c’est gaspiller de l’énergie en vain, une énergie qui manquera cruellement au moment où l’on en aura réellement besoin. Plus grave, cette permanence mise sous tension affecte certainement à long terme les systèmes immunitaire et cardiovasculaire, ouvrant la voie aux infections et aux troubles cardiaques et aux maladies.

Il existe de nombreuses manières de favoriser le passage à la phase 3.

  • Les effets de la pratique de la cohérence cardiaque sont aujourd’hui bien documentés, ne serait-ce que parce que cette dernière est utilisée régulièrement par différentes armées comme celle des États-Unis et de la France à l’intention des soldats et des pilotes.Les bénéfices sont nombreux : réduction du stress et de l’anxiété, amélioration de l’état psychologique général, réduction de la tension artérielle, diminution de la dépendance (nicotine, caféine, drogues).
  • L’exercice devrait également faire partie de votre arsenal antistress. Plusieurs études ont montré que l’exercice, qu’il soit aérobie (vélo, natation, jogging) ou anaérobie (musculation), agissait comme un vaccin contre les formes importantes de stress. L’exercice favorise la sécrétion des catécholamines (noradrénaline et dopamine), de l’hormone de croissance et inhibe la sécrétion de cortisol. Biochimiquement, ces changements expliquent le mieux-être psychologique que l’on ressent juste après s’être dépensé physiquement.
  • L’alimentation a une grande influence sur notre état de stress, tout y est très bien expliqué dans cet article.
  • Boire de l’eau, la déshydratation stresse le corps.

Ce qu’il est également important de comprendre, c’est que lorsque l’organisme est déséquilibré par une grande période de stress et que le corps écope de problèmes physiologiques comme le diabète, un ulcère ou des reflux gastriques, ce dernier entre dans une boucle rétroactive, tout comme l’anxiété s’engage dans une boucle rétroactive psychologique, ce qui fait que le stress perpétue le stress de réaction en réaction. De là, l’importance d’agir pour mettre fin à ces réactions en chaîne. Par moment modifier une seule petite chose peut faire une grande différence.

Les stress agréables comme des défis personnels n’entraînent pas les mêmes conséquences, ce ne sont pas les mêmes hormones. Maintenant les scientifiques comprennent que si nous interprétons la situation positivement, si nous lui donnons du sens, nous allons sécréter des neurotransmetteurs et des hormones tels que le DHEA en même temps que le cortisol et l’adrénaline ce qui va diminuer la réaction de stress et la rendre positive. Nous entrons dans ce que l’on appelle la zone.

Monique